Vous ne vous connaissez pas et malgré tout vous dites que vous êtes ceci ou cela. Vous créez la confusion en vous. Si le « je » n’existe pas, alors qui voit, qui entend ? En fait, rien ne se passe, mais vous êtes convaincu de faire l’expérience du monde. C’est comme dans un rêve : vous voyez, entendez et expérimentez, mais quand vous vous réveillez, est-ce que cela est toujours réel ?
Ce monde n’est qu’un
rêve à l’état de veille,
c’est Maha-Maya, la grande illusion.
Ce n’est rien, mais à partir de ce rien
de nombreuses choses ont émergé
et c’est sans limite, à partir du zéro,
on compte des millions.
Le « je » ne peut pas naître
s’il n’y a pas le zéro à la base
mais la Réalité n’a rien à voir avec tout cela.
Vous chantez, dansez, riez ou pleurez dans un film mais l’écran est-il concerné par tous ces événements ? L’écran reste toujours écran.
Comprenez que ce n’est rien,
car tout cela a pour origine le point zéro.
C’est parce que vous êtes sous l’emprise de l’ignorance que vous croyez que c’est réel. Sous l’influence de l’alcool, l’ivrogne s’exclame : « Je suis un roi », et vous, sous l’emprise de l’ignorance, vous dites : « je suis untel, une telle » (Maharaj s’adresse à un occidental à qui un maître a donné un nom indien). Pourquoi donner plusieurs noms à ce qui n’a pas d’entité ? Cela a-t-il du sens ?
Celui qui comprend, dit que rien ne s’est passé.
Ainsi le rien peut faire une multitude de choses,
et cela parce que ce n’est rien.
Mais en vérité, seule la Réalité EST
et elle ne fait rien,
elle n’est affectée par rien.
Quand vous vous comprenez, vous pouvez affirmer que le monde n’est rien mais tant que vous vous considérez comme une entité séparée du monde, vous êtes convaincu d’être différent des autres. Par la Compréhension vous vous débarrassez de tout, exactement comme lorsque vous gommez une erreur sur le papier. Vous devez oublier tout ce que vous avez appris jusqu’à présent, car tout ce que vous dites est faux, jamais vous ne dites la vérité.
Seule la base est vraie et cette base
c’est vous sans le « vous »,
c’est la Réalité qui est toujours là
mais ne dit jamais rien.
Comment même le monde pourrait-il se maintenir sans cette base ? Ne soyez ni le témoin, ni l’accusé car il n’y a pas d’observateur, il n’y a personne qui voit, qui agit etc. L’aliénation est créée par le fonctionnement discriminatoire du mental : vertu, péché, bonnes ou mauvaises actions … Vous gardez cette dualité pour compagne, alors quand vous mourez, les bonnes et les mauvaises actions restent imprimées dans votre mental. Quand un saint meurt, il ne s’inquiète de rien car il n’existe pas et n’emporte donc aucun concept avec lui.
Il sait que personne ne meurt,
que naissance et mort
ne sont que des concepts.
Ranjit Maharaj