Le sentiment de soi égoïque a besoin de conflits, car son sentiment de séparation tire sa force de la lutte, en démontrant que ceci est « moi » mais que cela n’est pas « moi ». Il n’est pas rare que des tribus, des nations et des religions renforcent leur sentiment d’identité collective au moyen d’ennemis. Que serait le « croyant » sans l’ « incroyant » ?

Dans vos rapports avec les gens, décelez-vous en vous-même de subtils sentiments de supériorité ou d’infériorité à leur égard ? Vous voilà en face de l’ego, qui vit de comparaisons.

L’envie est un sous-produit de l’ego, qui se sent diminué si quelque chose de bon arrive à un autre ou si quelqu’un a plus de biens, de connaissances ou de capacités. L’identité de l’ego, qui dépend de la comparaison, se nourrit du fait d’avoir plus. Il peut s’accrocher à n’importe quoi. Si tout le reste échoue, on peut renforcer un sentiment de soi fictif en s’estimant traité injustement par la vie, ou plus malade qu’un autre. Quelles sont les histoires, les fictions dont vous tirez votre sentiment de soi ?

La structure même du soi égoïque comporte un besoin d’opposition, de résistance et d’exclusion destiné à maintenir le sentiment de séparation dont dépend sa survie. C’est donc « moi » contre « l’autre », « nous » contre « eux ».

Maître spirituel Eckhart Tolle
Extrait du livre : Quiétude: A l’écoute de sa nature essentielle.

L’ego a besoin d’un conflit avec quelque chose ou quelqu’un. Cela explique pourquoi on recherche la paix, la joie et l’amour, sans pouvoir les tolérer très longtemps. On prétend vouloir le bonheur, mais on est accroché au malheur. En définitive, votre malheur ne vient pas de votre condition de vie, mais du conditionnement de votre esprit.

 ECKHART TOLLE